Informe fechado el 8 de febrero de 1941 y solicitado por Pierre Pucheu, ministro del interior del gobierno del Gobierno de Vichy de julio de 1941 a abril de 1942, sobre las actividades de Varran de Vérestra (Pseudónimo de Pierre Plantard) en referencia a la carta escrita el 16-12-1940 al mariscal Petain por parte de P. Plantard.
Documento perteneciente al archivo GaP7 de los informes policiales documentados en la Prefecture of Police, 9 Boulevard du Palais, 75195 Paris.
8 Février 1941
A.S. du nommé PLANTARD
Pierre dit « Varran de
Verestra »
A la demande de M. le
Ministre Secrétaire
d’Etat à l’Intérieur
L’auteur de la lettre communiquée adressée au Maréchal Pétain, chef de l’Etat Français et dans laquelle est dénoncée un prétendu complot franc-maçon n’est autre que : PLANTARD Pierre Athanase Marie, dit « VARRAN » de Verestra, né le 18 mars 1920 à Paris (7ème) de Pierre et de Raulo Amélie Marie, de nationalité française, célibataire.
Depuis 1927, il demeure 22 place Malesherbes à Paris (17ème) où il occupe avec sa mère au 6ème étage un logement de deux pièces réservé aux concierges et cédé par ceux ci moyennant une indemnité annuelle de quinze cents francs.
Fils unique issu d’une famille très modeste, son père exerçait la profession de valet de chambre. Plantard est entièrement à la charge de sa mère, laquelle, sans profession, possède un faible revenu assuré par une pension qui lui a été allouée à la suite de la mort de son mari, décédé des suites d’un accident du travail.
Après avoir fait ses études primaires à Paris, Plantard qui dit avoir toujours eu un penchant pour la politique, a formé dès 1937 en compagnie de jeunes gens de son âge, un des divers groupements constitués à cette époque, mais dont on ignore la dénomination.
Ce mouvement, non déclaré à la Préfecture de Police et qui n’avait pas de siège social bien défini, aurait réuni une centaine de membres.
Anti-juif, et anti-maçonnique, il se donnait pour but « l’épuration et la rénovation de la France » et avait pour emblème, à l’époque de sa fondation le coq blanc qui a d’ailleurs été adopté par la suite par « Le Front de la Jeunesse », dont le président était M. Jean Charles Legrand.
A ce sujet, on apprend que Plantard aurait demandé en 1938 à M. Daladier, l’autorisation de faire paraître à l’intention des membres de son groupement un journal intitulé « La Rénovation Française ». Cette autorisation lui ayant été refusée, il aurait fait paraître cette feuille sous forme de tracts hebdomadaires imprimés à 10.000 exemplaires et distribués gratuitement.
La « Rénovation Française » ayant cessé de paraître en 1939, Plantard aurait adressé, en octobre 1940 aux autorités d’occupation une demande afin d’être autorisé à faire publier à nouveau cette feuille. Jusqu’ici sa demande est restée sans résultat.
En dehors de son activité politique, Plantard aurait dirigé le « Groupement Catholique de la Jeunesse » mouvement officieux destiné à la récréation des jeunes gens de diverses paroisses et dont les adhérents se réunissent dans les patronages catholiques de la capitale.
Ce groupement organise chaque année une colonie de vacances à Plestin-les-Grèves (côtes du Nord), laquelle en 1939, comptait 75 jeunes gens.
Plantard aurait pris la parole au cours de plusieurs conférences destinées à la jeunesse et organisées par le « Groupement Catholique de la Jeunesse » notamment le 20 juin 1939 à la salle « Villiers » rue du Rocher.
En ce qui concerne la lettre communiquée, dont il est le signataire, elle serait parvenue au Maréchal Pétain par l’entremise de M. de Brinon. Aussi semble-t-il que l’envoi de celle-ci ne serait qu’une sorte de subterfuge destiné à attirer sur son expéditeur, l’attention du Chef de l’Etat.
En effet, Plantard qui se targue d’être en relations avec de nombreux hommes politiques, apparaît comme l’un de ces jeunes gens illuminés et prétentieux, chefs de mouvements plus ou moins fictifs, voulant se donner de l’importance et qui profitent du mouvement actuel en faveur de la jeunesse pour tenter de se faire prendre en considération par le Gouvernement.
Au privé, Plantard ne fait l’objet d’aucune remarque particulière.
Il n’est pas noté au sommiers judiciaires.
08-02-1941-Plantard-informe-ministro
Fuente: Paul Smith